" (...) Pour Nicolas Rubinstein un point de départ. L'os comme découverte du monde. Comme vocation. On ne peut collectionner impunément dans la prime enfance des crânes de lapins ? Une origine mais aussi une trace, un vestige, un fossile. Le souvenir concret d'une enveloppe charnelle évanouie, de ces étendues molles que le squelette charpente. L'os, les vertèbres, non les cartilages (...) Des animaux à l'homme, de la bête à l'humain, de Mickey au rat, de l'os au cerveau, tout s'enchaîne, palpite, vibre. Car la bête n'est pas morte, et hors là, la dépouille, le squelette vibrionne, beaucoup plus tonique qu'il n'y paraît !
Nicolas Rubinstein confère au squelette une plasticité formelle à nulle autre pareille. (...) Le dur, le mou, cet os (à moelle, bien sûr, comme le journal de Pierre Dac) que l'on peut faire 'juter' se découvre tonique, fluide, essentiellement malléable, propre à l'expérience esthétique."
L'os dans tous ses états, introduction de Robert Bonaccorsi au catalogue de l'exposition 'Desseins' a la villa Tamaris de La Seyne sur mer.
Nicolas Rubinstein confère au squelette une plasticité formelle à nulle autre pareille. (...) Le dur, le mou, cet os (à moelle, bien sûr, comme le journal de Pierre Dac) que l'on peut faire 'juter' se découvre tonique, fluide, essentiellement malléable, propre à l'expérience esthétique."
L'os dans tous ses états, introduction de Robert Bonaccorsi au catalogue de l'exposition 'Desseins' a la villa Tamaris de La Seyne sur mer.
"Mickey is also a rat"
Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vent dans mes osses
P'tet qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique
Qu'auront bouffé les rats
(...)
Boris Vian, La vie est comme une dent, in. Je voudrais pas crever.
Géologue devenu sculpteur, Nicolas Rubinstein développe depuis une vingtaine d'années un travail artistique original et protéiforme, puisant ses sources d'inspiration dans des domaines aussi variés que la culture populaire, la sculpture animalière, la psychanalyse, la neurologie et les stigmates de la Grande Guerre. Voir à l'intérieur, lire d'un même mouvement l'enveloppe et la structure qui la porte, découvrir l'ossature des êtres et du monde avec la conviction qu'il y a là un secret caché, une explication à trouver. Un des aspects fondamentaux de son travail est donc l'envie de révéler la structure cachée, l'ossature intérieure, l'anatomie des êtres et des choses. Nicolas Rubinstein utilise la transparence, les coupes, les écorchés, les trous dans la surface, voire la dissection et les modèles anatomiques pour dévoiler et comprendre pourquoi et comment tout cela tient en place. Ses images - notamment celle de Mickey -, identifiables et décalées, facilement accessibles, participent de l'imagerie publicitaire des dernières décennies et de l'iconographie naturaliste. Fiction et réalité, authentique et artificiel s'y côtoient intimement dans la tradition des cabinets de curiosités des XVIe et XVIIe siècles ou des romans de Philip K Dick.